Douceur hivernale
Janvier 2015 • par Denis HUIN, naturaliste, ornithologue
Décembre passe sans aucune journée vraiment froide. Les dernières journées ont même été particulièrement douces voire chaudes (à l’heure où j’écris nous sommes le 23 décembre 2015). Et d’aucun de s’interroger sur ces hivers qui se succèdent de plus en plus doux. C’est bien une réalité : le climat change avec des conséquences de plus en plus flagrantes pour nous.
Pour peu que vous sortiez en nature, dans les Maures, tant sur le bord de mer qu’au plus profond des forêts, des signes ne trompent pas le naturaliste – ou le gourmet ! – averti.
– Les fameuses asperges dites bien souvent sauvages, qui étaient ramassées en mars et avril il y a encore plusieurs années, peuvent se ramasser désormais dès février mais aussi en novembre et décembre. C’est particulièrement vrai cette année.
– Les arbousiers, qui profitent des mois pluvieux de l’automne et du printemps pour fleurir et fructifier, bénéficient maintenant des mois d’hiver, trop froids auparavant, pour faire une voire deux floraisons de plus.
– La myrte, au feuillage si odorant, fleurit habituellement en avril ou mai. Quelques rares sujets se permettaient de fleurir en automne. Depuis quelques années, les floraisons automnales ne sont plus des cas isolés. Vous trouverez donc facilement des fruits mûrs deux fois par an.
– Sur le bord de mer, à Ramatuelle par exemple, mais aussi sur les faces exposées au sud du Rocher de Roquebrune, vous verrez des oponces, autrement nommées figuier de Barbarie ou encore cactus raquettes.
Ces plantes originaires des contrées semi-désertiques du Maghreb s’installent chez nous naturellement à la faveur de microclimats devenus favorables et de la régression des plantes indigènes qui ne supportent plus les nouvelles conditions.