La Boudrague
Août 2014 • par Denis HUIN, naturaliste, ornithologue
En ce mois de juillet 2014, en certains endroits des Maures, les arbustes du maquis se retrouvent dénudés, sans plus aucunes feuilles vertes… Sur les routes, des » bêbêtes » nombreuses traversent et se font écraser… Voilà comment on perçoit, le plus souvent cette sauterelle bien connue par chez nous !
Il s’agit d’une sauterelle, certes, mais un peu particulière tout de même : le Barbitiste languedocien, dénommé scientifiquement Barbitistes fischeri. La dénomination « boudrague » c’est le nom local, d’origine provençale.
La larve se nourrit essentiellement des pétales de fleurs ou des feuilles. L’individu est vert.
Adulte, beaucoup plus gros, l’individu est noir dessus. De très près, les nuances de couleurs – noir, vert, blanc – sont très belles. Il devient omnivore, se nourrissant de feuilles mais aussi d’autres insectes morts par exemple.
Les femelles se distinguent surtout par un oviscapte (organe de ponte) court et muni de dentelure. L’oviscapte lui servira à enfouir ses œufs… ce n’est pas un dard ! Le mâle, lui, n’en possède pas, bien sûr ! Les deux, mâle et femelle, ne possèdent pas d’ailes comme en ont d’autres sauterelles… d’où le surnom qui lui est parfois donné de sauterelle porte selle.
Ephipigère provençale brune
Dans le maquis des Maures ou les prairies hautes non fauchées, vous pourrez rencontrer d’autres espèces similaires par l’absence d’ailes comme la très impressionnante Ephipigère provençale brune, elle aussi nommée « boudrague » par chez nous. En Provence, toutes les sauterelles sans ailes sont des boudragues !
Mal-aimées, les boudragues sont victimes de traitements chimiques destinées à les détruire. Oui, elles peuvent, quand elles sont regroupées et nombreuses, poser des problèmes aux vignes ou aux jardins. Mais sachez qu’elles sont aussi d’importants consommateurs de pontes de Processionnaire du pin, cette chenille aux poils urticants qui pose, elle, bien d’autres problèmes…
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