La chouette hulotte
Novembre 2018 • par Aurélien AUDEVARD de la LPO PACA
Sa silhouette trapue et sa grosse tête arrondie avec ses deux grands yeux noirs, rendent la chouette hulotte, Strix aluco, facile à reconnaître parmi les autres rapaces nocturnes.
Cependant, ce ne sera pas sa silhouette, difficile à observer en pleine nuit, qui nous permettra de la reconnaître mais son hululement caractéristique. Le » hououh-hou-houououououh » du mâle auquel la femelle répond avec son » ki-wik « , est bien connu par tous. Même si l’on peut entendre cette chouette toute l’année, c’est à l’automne que les territoires sont acquis pour la nidification printanière et qu’une période intense de chant a lieu.
Étant le rapace nocturne le plus commun d’Europe, elle est considérée également comme celle ayant la plus large distribution dans la région, avec le Petit-duc scops. Contrairement à ce dernier, la hulotte est un oiseau sédentaire qui ne parcourt guère plus de 1,5 km.
La chouette est un oiseau forestier à l’origine mais son caractère peu exigeant lui permet de conquérir des milieux très variés, des zones boisées aux parcs en passant par le centre-ville de grandes villes, tant qu’il y a de quoi manger et nicher. Espèce cavernicole, elle est capable de nicher dans toutes les cavités suffisamment vastes pour l’abriter : trou d’arbres, de rochers, des grottes, des greniers… même sous terre dans les terriers de lapin !
Ses ailes courtes lui permettent de voler facilement entre les arbres. En plus, dotée de serres puissantes et de plumes frangées sur les ailes qui absorbent le bruit du battement lui offrant un vol silencieux, la chouette est un formidable chasseur nocturne. Pour le repas, elle n’est pas exigeante non plus : elle mange ce que le milieu lui offre ayant un régime alimentaire très varié. Elle peut chasser des chauves-souris, poissons, grenouilles, petits oiseaux et gros insectes, même si les micromammifères forment la majorité de son repas.
Comme beaucoup d’autres oiseaux, notamment les rapaces nocturnes, la chouette hulotte régurgite les parties non comestibles de son repas en forme de pelote de réjection. C’est grâce à ces pelotes que l’on peut connaître leur régime alimentaire mais aussi obtenir des informations sur les micromammifères présents sur un territoire. Ceux-ci étant beaucoup plus discrets et difficiles à suivre, les pelotes peuvent aider !
Le saviez-vous ? Comme chez la plupart des autres rapaces nocturnes, effraie des clochers exceptée, les jeunes âgés d’à peine quelques semaines sortent de leur nid bien avant de savoir voler pour commencer une phase d’émancipation indispensable à leur développement. Loin d’être abandonnés, ils dorment le jour souvent au pied d’un arbre. La nuit venue, ils se déplacent et émettent des cris qui permettent à leurs parents de les repérer et les alimenter. Au cours de cette phase, ils apprendront à voler puis à chasser, accompagnés par leurs parents. Si vous trouvez un jeune rapace dans cette situation, en général il ne faut pas intervenir. Vous pouvez suivre les consignes sur nos fiches conseils.
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