La lavande, les papillons et l’abeille
Avril 2022 • par Patrick FANCHON
Photos de Patrick FANCHON et texte de Laura MIRANTE
La Lavande des Maures, Lavandula stoechas
Le moment tant attendu est arrivé, la lavande des Maures est belle et bien en fleur ! On la reconnaît bien avec sa couleur violette et ses toupets qui dansent sous la chorégraphie dictée par le Mistral.
Les jolies « pétales » plus claires en forme de papillon qui se trouvent à la cime des tiges, sont en réalité des feuilles qui ont changé de couleur et de forme pour attirer les pollinisateurs. Les vraies fleurs sont situées en ligne aux 4 angles de l’épi, c’est bien eux qu’intéressent notre abeille ! La stoechas préfère les sols ensoleillés, secs et siliceux (comme ceux de notre massif), au contraire des autres lavandes qui poussent plutôt sur les sols calcaires.
Stœchas vient du grec stoichas, « aligné ». Deux hypothèses ont été émises sur l’étymologie de ce nom, qui viendrait :
– soit de l’ancien nom des îles d’Hyères (Port-Cros, Levant et Porquerolles), appelées aussi les îles Stéchades, du fait de leur alignement, où l’on trouvait déjà au 1er siècle cette lavande ;
– soit de la position des fleurs (les vraies) sur l’épi.
Une plante très généreuse en nectar
La lavande, avec ses différentes variétés, est une plante mellifère, très prisée des abeilles. Les apiculteurs la recherchent également parce qu’elle a la particularité de produire un nectar assez abondant, à l’origine d’un miel monofloral, jaune pâle et très parfumé.
Le nectar est un liquide contenant des sucres que les plantes sécrètent afin d’attirer les insectes, maillon essentiel de la chaîne de la pollinisation. En conséquence, est dite mellifère une plante qui sécrète du nectar, substance à partir de laquelle l’abeille fait son miel. Si toutes les plantes à fleurs produisent du pollen, toutes ne produisent pas de nectar, tels la rose ou le géranium.
L’abeille et sa trompe
Ces photos nous permettent de bien observer les détails du corps de l’insecte, la tête surtout. On y voit bien les 2 antennes et les yeux. Les premières, permettent à ces insectes poilus de percevoir très finement les odeurs et d’explorer l’environnement de façon tactile.
Pour ce qui concerne les yeux, il faut préciser que sur la photo est visible 1 seul œil sur les 5 qu’elle possède : 2 gros yeux sur les côtés de la tête et 3 petits, appelés ocelles (ou yeux simples), au sommet du crâne. Les grands yeux ont des milliers de facettes qui offrent à l’abeille un champ de vision très large pour bien se repérer lors de ses déplacements et une sensibilité à la luminosité pour la renseigner sur l’heure de la journée.
Si on regarde avec un peu plus d’attention, on apercevra aussi que la trompe de l’abeille se glisse dans une des fleurs. Elle se sert de cette sorte de langue pour aspirer le nectar, qui est stocké ensuite dans le jabot, une poche de l’estomac.
Sources :
– Apiculture.net
– Abeilles sentinelles
– Florealpe
– plante-mediterraneenne.fr