La Sittelle torchepot
Février 2019 • par Andrea FERNANDEZ de la LPO PACA
De la taille d’un moineau, la Sittelle torchepot est facilement reconnaissable par sa couleur grise-bleuâtre sur la partie supérieure du corps et celle orangée de son ventre, son long trait oculaire noir et sa silhouette trapue sans cou.
Mais si quelque chose nous permet vraiment de la différencier, c’est son comportement, car elle est capable de parcourir les troncs et les branches à la verticale dans les deux sens, à la montée comme à la descente. Les pics et grimpereaux partagent avec elle la même capacité en montée, mais elle est la seule à pouvoir descendre la tête en bas. Pour arriver à cela, elle ne descend pas complètement à la verticale, mais en oblique et en zigzag. Ses très puissantes griffes lui permettent de se déplacer comme elle veut et son doigt arrière recourbé vers le haut lui permet de descendre en retenant le poids de son corps.
Si le comportement des oiseaux nous renseigne sur leur régime alimentaire, un autre élément peut nous donner cette information : leur bec. En effet, les oiseaux granivores sont pourvus d’un bec court et très solide, qui leur permet de décortiquer les graines, contrairement aux oiseaux insectivores, comme la Sittelle, qui ont un bec long et pointu pour capturer les “petites bêtes”. Cela dit, malgré la préférence de cet oiseau pour les insectes et les araignées, l’hiver il mange aussi des graines. Pour arriver à les manger, la sittelle a trouvé l’astuce de les caler dans une anfractuosité de l’écorce où elle les taillade avec d’énergiques coups de bec. Ces martèlements sont si forts que l’on pourrait presque la confondre avec un pic. Elle a un faible pour la graine de tournesol même si elle peut manger aussi des glands ou des noisettes.
La sittelle est un oiseau forestier mais que l’on rencontre assez facilement dans les jardins, surtout quand il y a des grands arbres, qu’elle utilise pour se nourrir et se loger. C’est justement dans les trous de ces arbres que l’on rencontre le plus régulièrement son nid. Elle profite aussi des anciennes loges de pic pour s’installer ; l’évidente différence de taille avec ses anciens locataires l’oblige à rétrécir l’entrée avec de la boue. Elle utilise même de la résine comme répulsif contre les prédateurs.
Habituée à se montrer seule, elle vit cependant en couple tout au long de l’année sur un territoire qu’elle défend même en hiver. Très peu sociable, elle se montre agressive sur les mangeoires où elle chasse la plupart des oiseaux.
Comme la mésange noire et nonnette, elle est connue pour faire des réserves de nourriture dans des crevasses, pour s’en servir pendant les moments les plus difficiles de l’hiver. Elle cache ses butins avec des morceaux d’écorce, de lichen ou de mousse. Son comportement fidèle a un territoire lui permet de retrouver toujours ses cachettes.
Autres suggestions
L'oiseau du mois : Petit-duc scops, Otus scops
Mai 2011 • par Denis HUIN, naturaliste, ornithologue
Tout rose !
Février 2014 • par Denis HUIN, naturaliste, ornithologue
Restauration de la Croix de mission du Col de Vignon
Décembre 2010 • par Laurent BOUDINOT, directeur du Conservatoire