le relief (4ème partie)
Octobre 2010 • par Elisabeth SAUZE, archiviste paléographe
Les éléments en creux du relief ont suscité de nombreuses appellations. La mieux représentée et la plus productive est évidemment le provençal vau, équivalent du français val mais resté, comme son étymon latin, du genre féminin. Ce terme a été appliqué de préférence à des vallées assez importantes par leurs dimensions : Vallongue (1715) et Vaulonguette (1613, entre Camp-Long et Vaucron) avec l’adjectif longo ou son diminutif longueto au sens de » lointaine » plutôt que » longue « ) ; Valverdun (1613) avec un dérivé de vert » verdoyant » qui a probablement d’abord désigné le quartier (d’où sa forme masculine) avant de s’attacher à la vallée ; Vaucron (1613) et la Vaucron (1613, entre Vanadal et le Débat) avec l’adjectif cros » creux, dont l’évolution phonétique irrégulière tient sans doute à une mauvaise compréhension, à date ancienne, du féminin croa ; Val d’Arnaud (1715), Val Daubert (1613), Val d’Enfer (1613) respectivement avec les noms de personne Arnaud, Aubert et Infer. On trouve aussi les dérivés la Valette (1613), la Valière (1715, au quartier des Vernades) et Bonvallon (1613, avec l’adjectif bon).
Le mot cros » creux, bas-fond » s’applique à un petit vallon au fond humide et susceptible d’être labouré. Cette acception explique la fréquence de son emploi en toponymie : le Cros (1815, entre le hameau des Plaines et la Trémourède) ; le Cros (1715, aujourd’hui la Castagnerède) ; le Cros Chatagniés (1715, sur le flanc de la colline de Miremer) avec l’adjectif castanié » qui donne des châtaignes » ; le Cros Fenouillier ou le Cros de Fenoul (1715, entre Camp de la Suyère et les Sinières) avec le nom de famille Fenouil ; le Cros das Camvioux (1613) subdivision du quartier de Camp-Vif ; le Cros de George (1715, près de la Lioure) avec le nom de baptême Georges ; le Cros de la Limase (1715, non localisé), un endroit où l’on trouvait peut-être des escargots (provençal limaço), à moins qu’il ne s’agisse du sobriquet de son propriétaire ; le Cros de l’Houme (1613, en bordure de la plaine de Saint-Clément) caractérisé par un orme (provençal oume) remarquable ; le Cros de Matieu (1613, près du hameau des Plaines) avec le nom de baptême Mathieu ; le Cros de Mouton (1613, au quartier de Lautourière) avec le nom de l’animal ; le Cros de Quane (1715, sur un versant de la colline de Peigros) où poussent des cannes ; le Cros du Darbousier (1715, sur le flanc nord-ouest de Colle-Dure) où poussent les arbousiers ; le Cros du Roure (1715, au quartier de Carbonières, au nord de la Moure) où poussent les chênes.
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