Les noms de lieux liés à l’habitat Partie II : l’habitat dispersé (2/3)
Mars 2012 • par Elisabeth SAUZE, archiviste paléographe
Il y a sans doute eu, dans la campagne et surtout dans la forêt, un grand nombre de cabanons, petites constructions qui servaient d’abri temporaire aux agriculteurs et à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, exploitaient les ressources animales (bergers, apiculteurs et chasseurs), végétales (forestiers, bûcherons, charbonniers, ramasseurs de toutes sortes de plantes, d’écorces et de branches) et minérales (carriers et mineurs). Presque tous ces édifices, bâtis en matériaux périssables (bois et liège) parce que la pierre locale, abondante mais de mauvaise qualité, nécessitait l’emploi d’un liant (chaux ou argile) difficile à trouver et onéreux, ont disparu. La toponymie en garde quelques traces :
la Cabane au Plan-de-la-Tour (1715, dans la colline au-dessus de Valauris), les Cabanes à Cavalaire (1763, au quartier du Cros de Rigaud), les Cabanes à Saint-Tropez (vers 1480, au quartier du Capon), les Trois Cabanes à Sainte-Maxime (1815, dans le vallon de la Garonnette), les Cabanes Vieilles à la Garde-Freinet (1715, vers Vaucron), Cabanart (avec suffixe péjoratif) aussi à la Garde-Freinet (1715, au quartier du Rauch). Signalons un dernier terme employé pour désigner des bâtiments ruraux de médiocre qualité : le provençal barraco, français baraque, a donné deux noms de lieu, la Barraque à la Garde-Freinet (1715, dans le vallon des Neuf-Riaux) et la Baraque à Ramatuelle (1680, dans la plaine près des Sellettes).
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