Vous avez dit endémique ?
Avril 2014 • par Denis HUIN, naturaliste, ornithologue
Le massif des Maures est réellement particulier : relief, géologie, climat, paysage, … C’est indéniable ! Pour ce qui est de la flore, il y a aussi des particularités.
Vous l’avez surement remarqué lors de vos balades par les sentiers escarpés vers les hauteurs : une toute petite fleur de deux tons de jaunes, nombreuses parmi les petites herbes qui poussent difficilement dans les rochers. Avez-vous été assez perspicace pour vous arrêter, vous pencher et observer attentivement cette jolie petite fleur ? Si oui, vous avez donc vu qu’il s’agissait d’une pensée. C’est la Pensée de Roquebrune. Une espèce endémique des Maures, c’est-à-dire, qu’elle n’existe que là dans le monde ! Cette espèce n’a été décrite, botaniquement bien sûr, qu’en 2004. Elle porte le doux nom de Viola roccabrunensis.
À ce jour, elle n’est connue que des Maures orientales, sur quelques stations aux Mayons, à la Garde-Freinet, à Grimaud et aux alentours du Rocher de Roquebrune sur les communes du Muy et de Roquebrune-sur-Argens. La floraison est précoce et les premières fleurs peuvent être vues dès janvier mais c’est en mars et en avril qu’elle est bien visible. Elle occupe les petites pelouses « accrochées » aux roches et où s’écoulent de petits suintements. Le sentier qui monte du village de La Garde-Freinet vers la Croix des Maures, par exemple, permet d’en voir dès la sortie de la pinède.